Qualité de l'air en 2024 en France

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En 2024, la qualité de l'air en France demeure une problématique de santé publique majeure. Bien que des progrès aient été réalisés au cours des dernières décennies, la pollution de l'air continue d'affecter de manière significative la santé des citoyens, en particulier dans les zones urbaines. Parallèlement, l'Union européenne a mis en place de nouvelles directives visant à renforcer la surveillance et la gestion de la qualité de l'air, avec des objectifs ambitieux pour réduire les émissions polluantes et protéger la santé publique.

La qualité de l'air en 2024 en France : une situation mitigée

En dépit des efforts déployés par les autorités françaises et européennes pour réduire les niveaux de pollution de l'air, la situation reste préoccupante, notamment en raison des émissions de dioxyde d'azote (NO₂) et de particules fines (PM10 et PM2.5), qui sont les principaux responsables des problèmes de santé. Selon les données de l'Agence Européenne pour l'Environnement (AEE), plus de 50 000 décès prématurés sont attribués chaque année à la pollution de l'air en France, principalement due aux maladies respiratoires et cardiovasculaires liées à l'exposition à ces polluants.

Les grandes agglomérations françaises, telles que Paris, Lyon et Marseille, sont particulièrement touchées par la pollution de l'air. Dans ces villes, les niveaux de NO₂ dépassent régulièrement les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le trafic routier est la source principale de ces émissions, bien que des secteurs comme l'industrie, l'agriculture et le chauffage résidentiel contribuent également à la pollution de l'air.

2 000 écoles en France situées dans des zones à pollution élevées.

  • En 2021, l’ONG Santé Environnement France estimait que près de 2 000 écoles en France étaient situées dans des zones exposées à des niveaux de pollution de l’air supérieurs aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
  • Ces écoles se trouvent principalement dans les zones urbaines densément peuplées, comme Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Lille et autres grandes agglomérations. Elles sont affectées par les niveaux de dioxyde d'azote (NO₂), notamment en raison du trafic routier intense.

200 hôpitaux exposés à la pollution de l’air en IDF

  • Une étude menée par Airparif, l'association qui mesure la qualité de l'air en Île-de-France, a révélé qu’en 2019, près de 200 hôpitaux en Île-de-France étaient situés dans des zones où les niveaux de NO₂ et de PM10 dépassaient les seuils recommandés par l'OMS.
  • À l'échelle nationale, les hôpitaux les plus exposés à la pollution se trouvent généralement dans les grandes métropoles comme Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux et Lille, où les niveaux de pollution sont les plus élevés.

En 2024, la France a mis en place des mesures pour améliorer la qualité de l'air, telles que la mise en œuvre de zones à faibles émissions (ZFE) dans certaines grandes villes et l'encouragement de la transition énergétique, notamment avec le développement de véhicules électriques et l'amélioration des infrastructures de transports en commun.

Cependant, malgré ces efforts, des défis persistent, notamment la mise en place d'une politique de gestion de la qualité de l'air cohérente à l'échelle nationale et la nécessité de réduire davantage les émissions industrielles et agricoles.

Les principaux polluants de l'air de France

La pollution de l'air est causée par plusieurs substances, dont les principales sont :

  1. Les particules fines (PM10 et PM2.5) : Ces particules sont de petites tailles, ce qui leur permet de pénétrer profondément dans les poumons et la circulation sanguine. Elles proviennent principalement du trafic automobile, de l'industrie, du chauffage au bois et des activités agricoles. Les PM2.5, plus fines encore, sont particulièrement dangereuses, car elles sont associées à des maladies respiratoires, cardiovasculaires et même à certains cancers.
  2. Le dioxyde d'azote (NO₂) : Le NO₂ est principalement émis par les moteurs de véhicules diesel et l'industrie. Il est responsable de la formation de l'ozone troposphérique, un autre polluant, et peut provoquer des problèmes respiratoires chroniques, surtout chez les enfants et les personnes âgées.
  3. L'ozone troposphérique (O₃) : Bien que l'ozone soit essentiel pour protéger la Terre des rayons UV dans la stratosphère, au niveau du sol, il devient un polluant qui aggrave les maladies respiratoires. L'ozone se forme lorsqu'il y a une forte exposition au dioxyde d'azote et aux composés organiques volatils, souvent liés à l'activité humaine.
  4. Le dioxyde de soufre (SO₂) : Ce gaz est principalement émis par les centrales thermiques, l'industrie et les transports. Bien qu'il soit moins prévalent que les autres polluants, il peut provoquer des irritations des voies respiratoires et exacerber les maladies pulmonaires.

Les nouvelles directives européennes sur la surveillance de la qualité de l'air

En Octobre 2024, l'Union européenne a adopté de nouvelles directives concernant la surveillance et la gestion de la qualité de l'air. Ces révisions visent à renforcer les mesures de protection de la santé publique et à réduire les émissions polluantes de manière plus ambitieuse. Ces nouvelles directives sont le fruit d'une évolution continue des connaissances scientifiques sur les effets de la pollution de l'air, ainsi que des pressions croissantes exercées par la société civile et les organisations de santé publique.

Renforcement des Limites de Polluants

L'un des changements majeurs apportés par les directives européennes de 2024 est le renforcement des limites maximales des polluants dans l'air ambiant. Par exemple, les seuils pour le NO₂ et les particules fines (PM2.5) ont été réduits, rendant les normes de qualité de l'air plus strictes. Ces nouvelles normes visent à se rapprocher des recommandations de l'OMS, qui préconise des niveaux de pollution de l'air bien plus bas que ceux actuellement observés dans de nombreuses zones urbaines en Europe.

  • Particules fines (PM2.5) : La limite annuelle a été abaissée à 5 µg/m³, contre 10 µg/m³ dans les directives précédentes. Limites de l’OMS : 5 µg/m³.
  • Dioxyde d'azote (NO₂) : Les limites annuelles ont été réduites à 25 µg/m³, contre 40 µg/m³ précédemment. Limites de l’OMS : 10 µg/m³.

Renforcement de la Surveillance et des Mesures Correctives

Les nouvelles directives mettent également l'accent sur le renforcement de la surveillance de la qualité de l'air. L'Union européenne impose désormais des obligations plus strictes aux États membres concernant le déploiement de réseaux de mesure de la pollution de l'air. Ces réseaux devront être plus denses, surtout dans les zones urbaines et industrielles, pour garantir une mesure en temps réel de la qualité de l'air et permettre des actions plus ciblées.

L'objectif est de mieux informer la population sur les niveaux de pollution de l'air, en particulier dans les zones à forte densité de population, et d'agir rapidement pour protéger la santé publique en cas de pics de pollution. Les nouvelles directives stipulent aussi que des mesures de réduction de la pollution doivent être mises en place dès que les limites de pollution sont dépassées.

Promouvoir la Transition Verte et les Zones à Faibles Émissions

Une autre mesure importante concerne la promotion des zones à faibles émissions (ZFE), où les véhicules polluants sont interdits d'accès. Ces zones sont un moyen de réduire les émissions de dioxyde d'azote et de particules fines dans les grandes villes. À terme, l'Union européenne prévoit une expansion significative de ces zones pour favoriser la transition vers des véhicules électriques et des systèmes de transport public plus propres.

Sources et Sites Référents